Claudette Joannis
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La collection Les bijoux en cheveux

Les bijoux en cheveux


30 juin 2010
Mesdemoiselles Chassériau, dit Les deux sœurs, détail
Théodore Chassériau, Mesdemoiselles Chassériau, dit Les deux sœurs, détail. Paris, musée du Louvre © RMN / Hervé Lewandowski
Alexandrine de Bleschamps, princesse de Canino, seconde épouse de Lucien Bonaparte, détail
François-Xavier Fabre, Alexandrine de Bleschamps, princesse de Canino, seconde épouse de Lucien Bonaparte, détail. Ajaccio, musée Fesch © RMN / Gérard Blot
Arbre généalogique de la maison Bonaparte
Elisa Polazzi, Arbre généalogique de la maison Bonaparte, détail. Ajaccio, musée de la maison Bonaparte © RMN / Gérard Blot

Les bijoux en cheveux sont de deux sortes : soit ils renferment des cheveux (médaillons), soit, et surtout à partir de 1840, ils sont fabriqués avec des cheveux (bagues, bracelets, chaînes).

Les cheveux ont tout d’abord été conservés sous forme de mèches incluses dans des bijoux, en souvenir d’un être cher éloigné ou disparu. C’est ce dont témoignent les nombreux médaillons de la collection étudiée. Les campagnes napoléoniennes, avec les longues séparations et les morts frappant tant de familles qu’elles ont impliquées, peuvent expliquer l’engouement pour ces médaillons sous le Premier Empire. Napoléon Ier et sa famille en firent eux-mêmes grand usage comme signe d’attachement. À la mort de l’Empereur à Sainte-Hélène en 1823 se propagent d’innombrables reliques comportant une mèche de cheveux de l’exilé coupée par les intimes et conservée sous verre dans un médaillon.

Vers 1840, l’artisanat en cheveux est à la mode : travaillés comme du textile, les cheveux sont alors tissés, tressés, parquetés pour confectionner des bagues, des pendants d’oreilles, des sautoirs ou des bracelets. Les cheveux de la famille ne suffisant plus à la demande, il est parfois fait appel à des toisons étrangères (cheveux de paysannes pauvres achetés ou échangés lors des foires) que les artisans spécialisés utilisent pour réaliser des bijoux et des compositions artistiques, dont l’Arbre généalogique de la maison Bonaparte du musée national de la maison Bonaparte à Ajaccio est un bel exemple.

Les bijoux en cheveux