Les bijoux d’imitation et de théâtre
30 juin 2010
Au Moyen Âge déjà, les bijoutiers en faux savaient proposer à leurs clients des substituts de perles et de pierres précieuses, appelés alors « diamants du Temple » (du nom du quartier de Paris où ils étaient fabriqués). En 1746, Georges Frédéric Stras (1701-1773), joaillier du roi de France, eut l’idée de confectionner des bijoux utilisant, à la place des brillants, du cristal à très haut indice de réfraction, ce qui permettait d’en réduire le prix tout en conservant un éclat approchant celui que conféraient les pierres précieuses qu’il imitait. La mode du « strass » était lancée et en 1767, la corporation des joailliers-faussetiers fut créée…
Sous le terme de « bijouterie fausse » étaient désignées, à la fin du xixe siècle, des pièces d’imitation communément constituées d’un alliage léger et de pierres colorées. Il s’agit souvent d’ornements accompagnant les costumes travestis ou de bijoux de théâtre qui étaient vendus avec les accessoires de cotillon. Ils pouvaient d’ailleurs être de belle qualité, comme ceux de la collection du musée de l’Opéra à Paris, et leurs fabricants renommés : citons par exemple Le Blanc-Granger, fournisseur breveté de l’Opéra et des principaux théâtres étrangers, qui fabriquait des « bijoux historiques ; joaillerie ; imitation de diamants ». Aujourd’hui encore, c’est à un tel fabricant qu’il a été fait appel pour reconstituer les parures de l’impératrice Joséphine.