Collier de la reine Hortense, dit « chaîne gothique », et son écrinRueil-Malmaison, musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau
J. P. Pitaux, bijoutier, actif à Paris (À la corbeille galante, rue Saint-Honoré) en 1810 – 1822
Collier de la reine Hortense, dit « chaîne gothique », et son écrin
Rueil-Malmaison, musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau
M.M.72.1.1
Début du xixe siècle
Or ; émeraude ; rubis ; opale ; émail
Écrin : maroquin rouge
Croix : H. 60 ; L. 40 mm
Chaîne : Long. 760 mm
Bon état de conservation.
Un poinçon de garantie :
petite garantie or, 1809 – 1819 : tête de coq tournée vers la droite sur la partie
plane du fermoir
Un poinçon de titre, or 2e titre : bébé jouflu avec le chiffre « 2 », 1797, au dos de chaque entrelacs et de
chaque disque
Un poinçon de fabricant : deux pelles entre les lettres « J » et « P » (Jean P (?)
Pitaux) dans un losange vertical au dos de chaque entrelacs et de chaque disque
Ce collier aurait été offert par la reine Hortense à sa nièce Amélie de Leuchtenberg (1812-1873), fille du prince Eugène, pour son mariage avec l’empereur Pierre Ier du Brésil en 1829.
Achat à un particulier, entré au musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau en 1972.
Ce collier est constitué de onze entrelacs en or découpé et émaillé, séparés par onze
disques ronds également en or découpé portant chacun une lettre gothique émaillée
de rouge, l’ensemble formant l’inscription « T.O.N.H.O.R.T.E.N.S.E ». Le fermoir,
à cliquet, est dissimulé sous le « T » de « ton ». À la base du collier, reliée par
une rosette en or, est suspendue une croix en or ciselé dont la traverse est formée
de deux mains unies dites « bonne foi ». Les extrémités de la croix sont ornées de
fleurs composées chacune de deux émeraudes, une opale et un rubis.
L’écrin en maroquin rouge, d’origine, est de forme annulaire, en pointe à l’emplacement
de la croix ; il porte sur la face externe du couvercle, dans le haut, les mots « chaîne
gothique », et sur la pointe un « A » (pour Amélie) surmonté d’une couronne fermée.
Sous le « A » est inscrit : « no 42 ».
Par sa facture, ce bijou est plus proche des colliers des ordres de chevalerie que
de ceux de joaillerie. Les éléments plats et articulés les uns aux autres par des
anneaux rappellent les « lacs d’amour », motifs que l’on retrouve sur plusieurs des
colliers de chevalerie (par exemple celui, britannique, de l’ordre du Bain, créé en
1725).
L’inscription « ton Hortense », telle qu’elle se présente ici, rappelle également
les bijoux acrostiches, très en faveur sous l’Empire.
Un tableau du peintre Karl-Joseph Stieler représentant la jeune Amélie de Leuchtenberg
portant ce collier montre qu’il était accompagné d’une chaîne de chapeau identique.
Eugène de Beauharnais : honneur et fidélité, catalogue d’exposition, par Alain Pillepich, Jérémie Benoît, Maurice Catinat et alii. Paris : Réunion des musées nationaux, 1999, no 34.
Bijoux romantiques, 1820 – 1850. La parure à l’époque de George Sand : autour des
collections du musée des Arts décoratifs, catalogue d’exposition, par Daniel Marchesseau (dir.). Paris : Paris-Musées, 2000, p. 7 et 94.
Bijoux des deux Empires, mode et sentiments, 1804 – 1870, catalogue d’exposition, par Claudette Joannis. Paris : Somogy, 2004, cat. 187, p. 29 et 167.
Jewellery in the Age of Queen Victoria. A Mirror to the World par Charlotte Gere et Judy Rudoc. Londres : British Museum Press, 2010, cat. 286, p. 333.
Désignation :
ColliersCroix → Croix latineÉcrins
Matière :
OrPierre précieuse → ÉmeraudePierre précieuse → RubisPierre fine ou dure → OpaleCuir → Maroquin
Index iconographique
Inscription : acrostiche
Motif décoratif : entrelacs ; feuille
Symbole : bonne foi ; croix
Période :
1re moitié du xixe siècle
Mode d’acquisition :
Achat
Étapes de publication :
Claudette Joannis, 30 juin 2010, rédaction de la notice pour première publication.
Pour citer cet article :
Claudette Joannis, « Collier de la reine Hortense, dit « chaîne gothique », et son écrin » dans Catalogue des chefs-d’œuvre de la collection Grandidier de céramiques chinoises du
musée national des Arts asiatiques – Guimet, mis en ligne le 30 juin 2010. https://bijoux-malmaison-compiegne.fr//notice/notice.php?id=147
© Réunion des musées nationaux – Grand Palais et musée national des châteaux de Malmaison
et Bois-Préau, 2023